Connaissance et Identification des Fougères

Les grandes innovations des Fougères (Filicales)

Intro

L’ordre des Filicales fait partie de l’embranchement des Ptéridophytes et regroupe les fougères au sens strict. Tout au long de leur évolution, c’est-à-dire quelques centaines de millions d’années, elles se sont perfectionnées. Nouvelles plantes terrestres de grande taille, elles ont dû s’adapter à des problèmes vitaux : l’éloignement des ressources tant hydriques que trophiques, le risque de dessèchement de l’air dans lequel les frondes se déploient. Elles ont développé des trésors d’ingéniosité afin de :

  • Limiter les pertes en eau
  • Assurer une circulation rapide de l’eau
  • Optimiser l’exploitation des ressources contenues dans le substrat
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Texte

Limiter les pertes en eau

L’apparition d’une cuticule sur les surfaces en contact avec l’air et la différentiation de cellules en stomates qui s’ouvrent et se ferment permettant les échanges gazeux (absorption du CO2 et relargage de l‘O2) et la régulation de l’évapotranspiration. Les stomates sont situés sur la face inférieure des frondes. Ils ont un rôle essentiel pour assurer la photosynthèse.

Stomate de Nephrolepis cordifolia
Stomate de Nephrolepis cordifolia

Une substance protectrice, la sporopollénine, forme l’enveloppe autour des spores. C’est une acquisition majeure au cours de l’évolution des Filicales. Elle permet la dispersion de ces spores dans les milieux secs.

Sporange de Schellolepis persicifolia
                                          Sporange de Schellolepis persicifolia

 

Assurer une circulation rapide de l’eau

Afin de pouvoir monter jusqu’au limbe et aux extrémités les plus hautes, parfois à plusieurs mètres, les fougères ont acquis la capacité de produire autour du pétiole et dans les parois des cellules des tissus conducteurs, une enveloppe fibreuse, la lignine. Celle-ci apporte la rigidité, l’imperméabilité à l’eau et une grande résistance à la décomposition. Elle est constituée de polymères phénoliques. C’est ainsi que certaines espèces ont pu conquérir les hauteurs des forêts à la recherche de la lumière.

Il fallait aussi transporter la nourriture, l’eau, les sels minéraux et les sucres produits par la photosynthèse. C’est chez les fougères qu’apparaissent des tissus spécialisés dans le transport de la sève, le phloème et le xylème. Le nombre de faisceaux vasculaire a augmenté en fonction du degré d’évolution des genres.

Les faisceaux vasculaires sont constitués par le xylème qui conduit la sève brute (eau et sels minéraux) du sol vers les frondes) et le phloème qui conduit la sève élaborée (eau et sucres) des frondes vers toutes les régions de la plante.

Chez les Ptéridophytes les plus primitifs, les tissus conducteurs au niveau de la tige, forment un cylindre plein et continu, comme une colonne. Elle se creuse ensuite d’une moelle qui se fragmente et aboutit à des faisceaux individualisés.

Evolution des canaux vasculaires visibles sur les coupes transversales de pétiole
Evolution des canaux vasculaires visibles sur les coupes transversales de pétiole

Optimiser l’exploitation des ressources contenues dans le substrat

Les racines ne sont plus seulement des organes de fixation à ce substrat mais contribuent à l’approvisionnement en eau et en éléments minéraux.

Espèce ou Variété concernée

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Espèce
Sphaeropteris cooperi
(F. Muell.) R.M. Tryon
Fougère de Cooper

Lien

https://biologievegetale.be/regne-vegetal/les-pteridophytes/levolution-au-sein-…

Auteur de l'article

Nadine SABOURIN
Date de publication
Lundi 10 janvier 2022 - 16:17
Dernière modification
Lundi 10 janvier 2022 - 16:54